Rencontre avec un chapelier

Le monde de l’artisanat se sent de plus en plus négligé. C’est le cas du métier de chapelier, dont Jean-Louis, 35 ans, est un fervent représentant. Il nous a parlé de son travail en répondant aux questions qui nous turlupinaient. Cette rencontre a été riche, et c’était une vraie occasion d’en savoir plus sur le métier de chapelier qui peut être considéré comme un vrai art.

Qu’est-ce qu’un chapelier?

Un chapelier est avant tout un fabriquant de chapeau comme l’appellation peut l’indiquer. Mais ce n’est pas qu’un simple artisan qui s’arrête à la fabrication car un vrai chapelier peut également lancer une nouvelle tendance en proposant ses propres créations. Un chapelier doit maîtriser les techniques et les savoir-faire pour donner vie à une idée de couvre-chefs et offrir des produits de qualité à ses clients.

Est-ce une vocation pour vous?

Je dirais que oui, nous sommes chapeliers dans la famille depuis des générations. Notre petite entreprise existe depuis quelques temps, et il est tout à fait normal que j’hérite des savoir-faire familiaux. En plus, en voyant mon père fabriquer des chapeaux, j’ai tout de suite su que c’était le métier que je voulais faire et j’ai fait tout pour y parvenir et atteindre le but que j’ai fixé.

Comment faire pour devenir chapelier?

C’est mon père qui m’a initié à ce métier parce que dès l’enfance je lui ai fait savoir mon envie d’exercer la même profession que lui. Mais ce n’était pas suffisant, alors il a fallu que je poursuive des formations, un CAP métier de la mode en prenant chapelier-modiste comme spécialisation. À présent, je suis devenu chapelier à part entière mais je reste toujours assistant aux yeux de mon père.

Est-ce un travail qui gagne bien?

En général, on gagne moyennement sa vie dans ce métier. On ne se plaint pas mais cela ne signifie pas qu’on roule sur l’or. Il faut tout de même savoir que certains chapeliers qui sont en collaboration avec les grandes maisons de mode sont payés avec des chiffres assez élevés. Tout dépend donc du produit que vous proposez, c’est pour cela qu’il y a de plus en plus de créateurs dans cette profession.

Le métier de chapelier est-il en perdition?

Il y a de moins en moins de chapeliers de nos jours, mais nous ne sommes pas encore arrivés à un stade où ce métier est en voie de disparition. Malgré tout, cela attire de moins en moins les jeunes qui préfèrent opter pour des boulots qu’ils qualifient de modernes. Le pire c’est surtout que les gens ont perdu la culture du port de couvre-chefs et n’en mettent plus que pour lutter contre la chaleur.

Que souhaitez-vous pour l’avenir?

Pour l’avenir, j’espère que je serai toujours un chapelier et j’aurai l’occasion à mon tour d’initier mes enfants à ce métier magnifique. Je souhaite aussi que les métiers d’artisanat dans sa globalité obtiennent plus de considération et soient valorisées à juste titre pour les produits de qualité qu’ils ont la capacité de fournir.