Interview d’une victime de la loi Robien

La loi Robien que beaucoup pensaient être une véritable opportunité s’est au final avérée n’être rien de plus qu’une énorme déception pour beaucoup. Retour sur cette affaire qui a fait de nombreuses victimes.

Rappel sur la loi Robien

La loi Robien a été adoptée en 2003 et avait pour objectif d’augmenter les nouvelles constructions. Les investisseurs qui achetaient des biens immobiliers respectant plusieurs conditions préalablement définies pouvaient alors bénéficier d’une défiscalisation.

Cependant, les choses ne se sont pas passées comme prévues pour le gouvernement. En effet, dans certaines villes, les constructions ont augmenté de telles sortes qu’elles ont finies par dépasser les possibilités de location du marché. Et cela eut des conséquences désastreuses pour certains investisseurs. En effet, des promoteurs peu scrupuleux ont profité de la situation pour littéralement arnaquer des investisseurs inexpérimentés.

faillite

Pour en savoir plus sur ces victimes de la défiscalisation Robien, nous avons interviewé Anthony Delacroix, père de famille, qui a tenté l’aventure de l’investissement dans l’immobilier neuf, et qui le regrette profondément.

Bonjour, pouvez-vous nous faire une brève présentation de votre personne s’il vous plait ?

Bonjour, je m’appelle Anthony Delacroix, 45 ans, marié et père d’un petit garçon de 6 ans. Je suis cadre dans une entreprise informatique.

Racontez-nous pourquoi et comment vous-êtes vous lancé dans l’investissement immobilier en loi Robien

Eh bien j’ai acheté mon logement en 2005, la loi Robien était encore en vigueur. Un promoteur est venu nous démarcher directement chez nous, ou plutôt chez mes parents, car je n’avais pas encore emménagé seul, en ce temps-là. Le promoteur nous présentait alors des projets immobiliers qui à première vue semblaient très intéressants, et « relativement » accessibles. Moi et mes parents étions particulièrement séduits par la défiscalisation offerte par le dispositif Robien.

Mes parents m’ont alors aidé à financer mon investissement, et nous nous sommes également souscrits à un emprunt. Nous avons donc fait un achat immobilier neuf à Bordeaux, où plutôt dans la périphérie de cette ville que nous ne connaissions pas. A ce moment là, ni moi, ni eux ne se doutaient de ce qui allait arriver.

Que s’est-il passé par la suite ?

Ben il semblerait que l’on se soit fait tout simplement arnaquer, voilà tout ! Comment pouvoir rentabiliser un investissement locatif sans locataires ?? Et lorsqu’on parvenait à louer le bien, les locataires ne restaient jamais bien longtemps. Nous avions donc eu des carences locatives énormes. Le logement que nous avions acheté était non seulement mal situé, mais il était en plus mal construit ! Nous l’avions donc acheté à un prix qui était largement supérieur à ce qu’il valait vraiment !

Comment vous en êtes-vous sorti financièrement ?

On a beaucoup de difficultés. Nous comptions sur les loyers pour rembourser notre emprunt, mais vue la situation, cela était devenu impossible. Nous nous retrouvons maintenant en surendettement. Moi et ma famille avons beaucoup de mal à supporter cette situation.

Avez-vous trouvé des solutions pour votre situation ?

D’après notre avocat, nous avons droit à quelques recours en justice, comme l’action en nullité de la vente immobilière intervenue, l’action en responsabilité à l’encontre des différents intervenants, ou encore une action en suspension du paiement des mensualités pour cause de difficultés financières. Nous sommes en train de voir quelle action entreprendre. L’action intentée doit en effet être adaptée à notre cas précis. Mais vu que les années se sont déjà écoulées, je suis plutôt tenté par un rachat de crédit, histoire de mieux souffler, et chercher à vendre le bien.

Que pensez-vous du dernier dispositif en vigueur, la loi Pinel ?

La loi Pinel me semble un peu plus aboutie que la loi Robien. J’ai notamment remarqué la multiplication des projets immobiliers neufs à Bordeaux. Mais pour être franc, après notre expérience, je suis devenu beaucoup plus méfiant qu’avant.

Monsieur Delacroix, merci de nous avoir accordé un peu de votre temps, et nous vous souhaitons bon courage.